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Au sein de votre enseigne, il peut arriver que les franchisés aient des revendications à faire valoir auprès du franchiseur. Autre cas de figure : vous pouvez ne pas être en totale harmonie avec les remontées faites par les autres membres du réseau. Dans ce cas, comment réagir ?

La vie au sein d’une ensei­gne est loin d’être un long fleuve tranquille. Au fil des mois et des années, vous pouvez être en désaccord avec votre tête de réseau mais également avec les autres franchisés, sur différents sujets. Surtout, vous serez sûrement confronté à l’avis bien tranché des autres membres du réseau qui souhaitent faire évoluer la marque, pas forcément dans le sens que vous l’auriez voulu, et faire part de leurs idées au franchiseur. “Ces divergences de point de vue interviennent souvent lors des commissions ou des associations de franchisés, indique Laurent Dubernais, président d’AGT (mise à disposition de plates-formes collaboratives de pilotage et d’animation des réseaux de franchise). Cela peut concerner tous types de sujets, importants et impactant la vie des franchisés.” Des problématiques sur lesquelles il peut être parfois compliqué pour les membres d’un réseau de trouver un terrain d’entente et qui peuvent toucher tant au contrat de franchise qu’à la politique commerciale ou bien à l’image de l’enseigne. “Par exemple, le sujet des redevances est une question épineuse. Celle des contraintes des territoires également, souligne Laurent Dubernais. Dans ce cas il peut y avoir des désaccords entre les membres du réseau.”

Argumenter et donner son point de vue

Si une telle situation arrive, c’est à la personne isolée de faire preuve de persuasion, de démontrer son point vue et d’essayer de s’imposer. Un exercice quasiment impossible quand un franchisé est seul contre tous, selon Laurent Dubernais. “C’est un combat difficile. Vous pouvez essayer d’avoir le soutien des autres et de les influencer, comme en politique, mais être tout seul reste très compliqué”, insiste-t-il. En revanche, pour Serge Méresse, avocat au sein de cabinet Threard, Bourgeon, Méresse et associés, ce cas de figure reste rare voire quasi inexistant au sein des réseaux.“Car en règle générale, quand il y a un problème concernant le franchiseur, soit l’ensemble des membres de l’enseigne est au courant et s’associe pour faire changer les choses, soit cela reste isolé à quelques franchisés”, souligne l’avocat. Et des débats, il en existe plus d’un au sein des commissions et des associations de franchisés. Rien de plus normal selon les experts. “Ce n’est pas toujours l’unanimité et généralement, tout le monde accepte la règle démocratique. Quand il y a une position ou une décision à prendre, soit la personne qui est minoritaire se range derrière la majorité, soit il est fait mention dans le compte rendu de l’expression de cette voie différente”, souligne Serge Méresse.

S’opposer n’est pas un risque

Pour les experts, les situations où les franchisés exercent une pression sur les membres du réseau qui sont en désaccord font figure d’exception. “C’est quasi inexistant. Ce que l’on peut constater, c’est des franchisés excédés qui peuvent envoyer un e-mail à l’ensemble du réseau pour pointer ce qui ne va pas. Mais en règle général, ce genre de message n’a pas vraiment de portée puisque si les destinataires le lisent ils ne rencontrent pas forcément les mêmes problèmes que la personnes racontant son histoire”, explique Serge Méresse. Surtout, pour l’avocat, la pression coercitive ne fonctionne pas entre les membres d’une enseigne. “Tout simplement parce qu’il n’y a pas de hiérarchie entre les franchisés. Donc si l’un deux est confronté à une pression, quelle qu’elle soit, l’amenant dans une position qu’il ne considère pas comme juste, libre à lui de s’y opposer. Il ne risque rien”, détaille l’avocat.

Quitter les groupements de franchisés

En cas de désaccords violents ou de pression trop forte vis-à-vis des autres membres du réseau, vous pouvez également quitter les associations ou les commissions dont vous faites partie. “Quand vraiment un franchisé n’est pas d’accord avec la stratégie des autres membres de l’association, il peut décider de quitter le groupement, indique Serge Méresse. Mais là encore, je n’ai jamais vu de franchisé être exclu ou partir parce qu’il n’avait pas le même avis que les autres. Surtout pour les commissions, cela ne change rien puisqu’au final, c’est le franchiseur qui prendra la décision.”  Le franchisé ne doit pas non plus prendre de décision radicale trop vite, comme vouloir mettre fin à son contrat avec la tête de réseau. “Ce n’est certainement pas une bonne idée”, assure Serge Méresse. De son côté, Laurent Dubernais souligne qu’il faut dans tous les cas faire son propre bilan sur les avantages et les inconvénients de la situation. “Un franchisé peut avoir des contraintes à rester dans le réseau, comme être opposé aux autres membres, mais il faut qu’il en voit les bénéfices, indique-t-il. Notamment en matière d’image ou de condition d’achat. Pour casser le contrat, il faut que le business du franchisé soit mis en danger, pas que ce soit une simple question d’humeur.”

Article publié par Camille Boulate le 25 août 2016 sur le site L’Officiel de la Franchise

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