Selon la fédération Procos, l’activité du commerce – hors grandes surfaces alimentaires – a plongé de 4 % le mois dernier. La chute atteint 18 % à Paris et 33 % dans les gares. Les professionnels ne constatent pas de transfert des achats vers Internet et les soldes ont mal démarré.

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Selon Procos, la première semaine des soldes a mal démarré. (Romain Gaillard/REA)Par Philippe BertrandPublié le 20 janv. 2020 à 18h35Mis à jour le 20 janv. 2020 à 18h53

Tout le monde s’en doutait. L’association Procos le confirme. L’organisation qui fédère plus de 300 enseignes et 60.000 magasins mesure la chute de l’activité du commerce pendant les grèves. Le baromètre de décembre marque un -4 % à l’échelle nationale et un redoutable -18 % pour Paris. Les boutiques des gares plongent, elles, de 33 %.

Procos représente à la fois les Monoprix, Norauto, Boulanger, Eram, Minelli, Galeries Lafayette et Intersport notamment ou bien encore des marques de restauration comme Flunch ou Burger King. Autant de magasins présents dans les rues principales des villes et les centres commerciaux. Le panel ne comprend pas les grandes surfaces alimentaires.

Outre les gares, Procos note les difficultés de plusieurs centres commerciaux desservis par les transports en commun. C’est notamment le cas en région parisienne. Il y a quelques jours, le Conseil national des centres commerciaux avait annoncé une légère hausse de la fréquentation des « malls » au niveau national, mais aussi la perte de 5 % des clients en Ile-de-France.

Les chiffres que publient Procos sont d’autant plus mauvais que décembre 2018, qui sert de base de comparaison, affichait déjà une baisse de 4 %, cette fois à cause du mouvement des « gilets jaunes ». L’association rappelle que pour beaucoup de commerçants, décembre est « le mois le plus important de l’année avec en moyenne 20 % du chiffre d’affaires annuel ».

Textile et équipement de la maison

Le mois dernier, un tiers des enseignes ont subi une baisse nationale supérieure à 8 %. « Les secteurs qui ont le plus souffert au niveau national sont le textile, l’équipement de la maison, les activités de culture loisir et la restauration. Seuls, le sport et le discount non alimentaire réalisent un mois positif », précise Procos. Pour les boutiques dites de rue, la fréquentation a fléchi de 3,5 %. Circonstance aggravante : les enseignes n’ont pas constaté de transfert d’achat vers leurs sites Internet.

Selon Procos, les soldes qui ont débuté le 8 janvier pourraient ne pas permettre de rattrapage. La première semaine a été « très mauvaise à -6 % ». Seule consolation : l’année 2019 devrait s’avérer stable pour les membres de l’organisation professionnelle. Mais de ce fait, les boutiques ne récupéreront pas la baisse d’activité de 2018 qui se chiffrait à 3,3 %…

Procos, qui fait office de syndicat des locataires des centres commerciaux du fait de sa représentativité, lance en conséquence un appel aux bailleurs de locaux commerciaux afin de ne pas appliquer l’indexation des loyers en 2020. « Il sera indispensable que le gouvernement envisage des mesures d’accompagnement plus adaptées à la situation que les seuls reports d’échéance et chômage partiel. Des abandons de charges fiscales ou sociales seront nécessaires pour permettre aux entreprises de survivre d’une part, mais aussi de poursuivre leur indispensable transformation », poursuit l’association. Le gouvernement a donné son accord à des dégrèvements, mais uniquement en faveur d’entreprises qui sont en grande difficulté.

Source : Les Echos

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