In Mot d'expert
Vision en temps réel, maîtrise des risques, identification de bonnes pratiques…
 Lionel Boudoussier, PDG et fondateur, d’AGT Groupe, évoque l’intêret pour les réseaux de faire appel à des outils d’analyse décisionnelle.
 Il y a 17 ans, Lionel Boudoussier a fondé AGT Groupe avec pour objectif d’offrir une vision décisionnelle aux entreprises par le biais d’outils tels que le reporting. Aujourd’hui, près de 12000 clients utilisent les services du groupe. Fort de son succès, AGT Groupe s’exporte et se développe aujourd’hui en Allemagne, Suisse, Espagne….

En quoi consiste un outil d’analyse décisionnelle, tel que AGT IG4 ?
Un outil d’analyse décisionnelle permet d’identifier les indicateurs moyens dans chaque ligne d’exploitation. Il fournit des tableaux de bord qui révèlent les bonnes et les mauvaises pratiques au sein du réseau. L’idée est que chacun puisse comparer son activité et ses résultats par rapport aux autres membres. En se comparant aux plus performants, on peut créer une certaine émulation. La gestion du budget s’en trouve facilitée. On passe d’un bilan annuel à un bilan mensuel.

Quels avantages tirent les têtes de réseaux de ces solutions ?
Les têtes de réseaux ont une plus large maîtrise du risque avec une vision permanente et en temps réel de la vie de leur réseau. Pendant les périodes de récessions et de crise, comme l’an passé, ces outils rassurent. Ils permettent de trouver des solutions pour subvenir aux différents besoins et surtout d’anticiper. Ces outils sécurisent également les différents partenaires (banque, fournisseurs…) quant à la santé de l’entreprise. Par ailleurs, comme les bonnes pratiques sont identifiées et visibles de tous, l’animateur du réseau peut facilement prouver leur efficacité et les mettre en place plus rapidement.

La LME (Loi de modernisation de l’économie) de 2009 a modifié les règles de délais de paiement. En quoi les outils d’analyse décisionnelle peuvent-ils aider les réseaux à s’adapter ?
La LME concerne la définition des stocks. Les solutions décisionnelles donnent des indicateurs de rendement qui permettent d’évaluer la quantité du stock et de savoir si les prix de vente sont trop élevés ou pas assez. Toutes ces données influent sur le délai crédit fournisseur. Le logiciel permet aux réseaux de bien anticiper leurs besoins avec les données analysées.

Y a-t-il des différences importantes dans les prestations que nécessite un réseau de franchise par rapport à un groupement ou une autre forme de commerce organisé ?
Aucune ! Les préoccupations et les problématiques sont les mêmes. Dans chaque cas, il faut identifier les bonnes pratiques. La seule différence vient du mode de fonctionnement. En franchise, si la tête de réseau veut l’imposer sans rien demander à personne, elle peut. Dans une coopérative, le processus doit inclure chaque adhérent. C’est surtout selon les métiers que les usages varient : les indicateurs étudiés vont être différents dans l’immobilier ou dans le secteur des services.

A quel moment de leur développement les réseaux s’intéressent-ils à ces outils ?
Bien entendu, ce n’est pas une préoccupation qui arrive au lancement d’une activité. Il ne faut pas oublier que la base reste le commerce. En revanche, les réseaux viennent de plus en plus tôt vers ces solutions. Ils ont besoin de gérer les informations. Aujourd’hui, les outils sont de plus en plus accessibles et s’adaptent aussi bien à des réseaux matures, avec plusieurs centaines de points de vente, qu’à des jeunes réseaux de deux ans avec une dizaine d’implantations.

Quel en est le coût ? Au bout de combien de temps le réseau rentabilise-t-il son investissement ?
Il y a une dizaine d’années, cela demandait des moyens importants. Aujourd’hui, les procédures se sont standardisées et le coût a été réduit par 10. Par exemple, pour un réseau de 50 points de vente, la cotisation mensuelle va être de 2 500 €, ce qui revient à 50 €/ mois pour chaque adhérent. En moyenne, le coût s’élève entre 15 et 60 €. Certains réseaux choisissent de tout prendre à leur charge, d’autres font payer leurs partenaires. Un tel investissement se rentabilise entre 2 et 8 mois.

Concrètement, comment se met en place ce genre d’outil ?
Tout se fait grâce à Internet. Chaque membre du réseau dispose d’un accès avec un identifiant et un mot de passe. La tête de réseau règle les droits d’administration et choisit ce qu’elle veut rendre visible à chacun. Dès la mise en place, des consultants aident le directeur de réseau à établir les critères à observer et comment interpréter les résultats. Ensuite, la diffusion à tout le réseau se fait par l’animateur. C’est dans l’intérêt de tous de collaborer. Le franchisé fournit une information, mais en reçoit une autre. Tout doit se faire selon ce mode d’échange.

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